Sécheresse intime :
comment en venir à bout ?
Ecrit par Paul Musset, Docteur en pharmacie | publié le | mis à jour le 14/10/2024
De nombreuses femmes sont confrontées à un moment de leur vie à un inconfort intime. Outre les infections de type mycoses, ceci peut être dû à une sécheresse intime. Pourquoi apparaît-elle, et comment la contrer ? Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la sécheresse vaginale.
1) Sécheresse intime : explications
Pourquoi la sécheresse intime apparaît-elle ?
Le rôle clé des œstrogènes
L’œstrogène est une hormone primaire qui régit le développement de l’organe sexuel féminin et de la poitrine. C’est elle qui assure le bon fonctionnement de l’appareil génital féminin, en particulier tous les phénomènes en rapport avec l’ovulation.
C’est également cette hormone qui assure la bonne lubrification du vagin. C’est elle qui contribue à conserver une flore vaginale équilibrée en éliminant les cellules mortes et les éventuels mauvais germes présents dans le vagin.
Lorsque la lubrification n’est pas suffisante, le vagin s’assèche et devient alors plus facilement irritable et propice aux brûlures et aux démangeaisons. C’est ce qu’on appelle la sécheresse intime.
Qu’est-ce qui peut provoquer ce désagrément ?
La baisse du taux d’œstrogènes : premier facteur de sécheresse intime
Lorsque la quantité d’œstrogènes diminue fortement dans notre organisme, cela entraîne automatiquement un dessèchement au niveau des voies vaginales. C’est à ce moment-là que la sécheresse intime s’installe.
Cette chute hormonale apparaît principalement au moment de la ménopause. C’est pourquoi les femmes de plus de 50 ans sont souvent plus sujettes aux soucis de sécheresse vaginale.
Toutefois, tout au long de sa vie, une femme peut être exposée à une chute d’œstrogènes. C’est notamment le cas de la grossesse, période propice au dérèglement hormonal.
Les autres causes de sécheresse vaginale
Les autres raisons qui peuvent être à l’origine d’une sécheresse vaginale sont :
- Certains médicaments qui entraînent des effets secondaires tels que le dessèchement des muqueuses ;
- Une hygiène intime réalisée avec des produits inadaptés pour la zone vaginale ;
- Des frottements trop importants dus à des vêtements trop près du corps ;
- Une maladie telle qu’un cancer du sein.
Comment reconnaître une sécheresse intime ? Les symptômes
Une sécheresse intime se caractérise principalement par des sensations désagréables au niveau du vagin :
- Des brûlures ;
- Des démangeaisons ;
- Des irritations ;
- Des douleurs lors des rapports.
Le diagnostic d’une sécheresse vaginale peut être rapidement établi par un médecin. En effet, ce désagrément se traduit par une baisse d’élasticité des tissus du vagin, un changement de couleur au niveau de la paroi vaginale, et dans les cas les plus sévères par une atrophie des voies vaginales.
Sécheresse vaginale : quelles sont les complications possibles ?
Le principal risque d’une sécheresse vaginale est d’entraîner un déséquilibre de la flore intime.
La flore intime a pour rôle de protéger les voies vaginales contre les mauvaises bactéries. Pour ce faire, il est impératif qu’elle reste équilibrée. Lorsque ce n’est pas le cas, des agents pathogènes risquent alors de prendre le dessus, en favorisant l’apparition d’infection telle que la mycose vaginale.
Les symptômes d’une mycose vaginale sont très proches de ceux d’une simple sécheresse vaginale. En cas de doute, il est préférable de consulter un médecin pour identifier l’origine des troubles. En effet, une mycose vaginale nécessite un traitement approprié.
L’autre complication possible est davantage psychologique, puisqu’une sécheresse vaginale rend les rapports nettement plus douloureux. Ceci peut avoir un impact sur votre vie de couple.
2) Sécheresse vaginale : que faire ?
Les traitements possibles
Les lubrifiants
Si elle n’est pas grave en soi, la sécheresse intime est très incommodante, notamment durant les rapports, qui peuvent devenir vite douloureux. Pour pallier le manque de lubrification, il est possible d’utiliser des lubrifiants. Ces derniers permettent de reproduire l’action des sécrétions vaginales et facilitent la lubrification de la muqueuse.
Le traitement hormonal
Pour contrer la baisse hormonale, notamment lorsqu’elle est due à la ménopause, les femmes peuvent se faire prescrire par leur médecin des hormones de substitution. Ces dernières peuvent prendre plusieurs formes, selon la préférence de la patiente : patch, ovules, gel ou comprimés.
Traitement au laser pour améliorer la lubrification du vagin
Lorsque les traitements classiques ne sont pas ou plus efficaces et que la sécheresse vaginale est très prononcée, il est possible de procéder à une régénérescence des cellules du vagin par laser. Les muqueuses asséchées sont alors éliminées et remplacées par de nouvelles muqueuses souples et bien hydratées, qui produisent davantage de sécrétions favorisant la lubrification naturelle.
Sécheresse intime : les solutions naturelles
La prise d’hormones de substitution pour pallier la baisse d’œstrogènes n’est pas toujours très bien tolérée par certaines femmes qui subissent de multiples effets secondaires (sautes d’humeur, bouffées de chaleur, irritabilité…).
Pour retrouver un confort intime, des solutions naturelles peuvent être privilégiées. Parmi celles-ci, on retrouve :
- Les compléments alimentaires à l’huile de bourrache, d’onagre et de germe de blé permettent de renforcer l’élasticité et la souplesse de la peau, notamment au niveau des muqueuses ;
- Les gels intimes : pour renforcer l’hydratation des muqueuses et leur permettre de conserver une bonne souplesse, des gels vaginaux à base d’actifs naturels sont disponibles chez Cocooncenter en différents formats. Vous pourrez en retrouver en version unidoses telle que le gel vaginal Replens ou en tube comme le gel intime non hormonal Mucogyne.
Sécheresse intime remède de grand-mère : le yaourt sans sucre
Ce dernier contient des ferments naturels qui préservent la flore intime d’un déséquilibre. Par ailleurs, ils favorisent l’humidification et donc la lubrification du vagin.
Les conseils pour éviter les sécheresses vaginales
En parallèle des traitements locaux, voici plusieurs conseils pour favoriser une bonne lubrification naturelle du vagin et ainsi éviter une sécheresse :
- Adopter une hygiène intime adaptée. En effet, les muqueuses intimes sont très fragiles et réclament un soin particulier à l’aide d’un produit spécifique dédié à cette zone. Par ailleurs, il faut éviter de nettoyer trop souvent les parties intimes au risque de provoquer des irritations et d’agresser la flore vaginale ;
- Lors des rapports, accorder un temps adapté aux préliminaires pour favoriser une bonne lubrification naturelle et ainsi éviter les irritations ;
- En cas de sécheresse vaginale récidivante, la tenue vestimentaire est peut-être en cause. Privilégier le coton pour les sous-vêtements et éviter les vêtements trop serrés qui entraînent des frottements fréquents.
Les question fréquentes
Comment savoir si c'est une mycose vulvaire ou une irritation ?
Il peut être délicat de distinguer une mycose d'une simple irritation, car elles partagent des symptômes communs tels que des démangeaisons ou des douleurs.
Cependant, plusieurs signes peuvent aider à différencier ces deux affections.
- La mycose : Elle est souvent accompagnée d'un écoulement blanchâtre ressemblant à du fromage cottage. De plus, les démangeaisons sont généralement plus intenses avec une mycose qu'avec une irritation.
- L'irritation : Elle peut être causée par une réaction à un produit, comme un savon ou un détergent. Les symptômes de l'irritation comprennent souvent des rougeurs et une inflammation de la zone affectée.
Ces indications ne remplacent pas l'avis d'un professionnel de santé. Si vous avez des doutes, il est toujours préférable de consulter un médecin qui pourra poser un diagnostic précis.
Comment savoir si on a une mycose vaginale ?
La mycose vaginale se manifeste par des symptômes spécifiques. Il est essentiel de savoir les reconnaître pour réagir rapidement et éviter les complications. Parmi ces signes, on retrouve notamment des démangeaisons intenses au niveau de la vulve, souvent accompagnées de brûlures. Les rougeurs et un œdème peuvent également être visibles. De plus, il est fréquent d'observer des pertes blanches et épaisses s'écoulant du vagin. Ces symptômes peuvent être similaires à ceux de la sécheresse vaginale, mais leur intensité est généralement bien plus marquée dans le cas d'une mycose.
Comment bien hydrater ses parties intimes ?
Pour une bonne hydratation des parties intimes, quelques précautions doivent être adoptées.
- Choix des produits d'hygiène : optez pour des gels sans savon, au pH neutre et sans parfum pour éviter d'agresser la zone intime.
- Utilisation de lubrifiants : pour une hydratation en profondeur, des gels intimes lubrifiants à base d'acide hyaluronique ou d'aloé véra peuvent être utilisés.
- Adoption de bonnes habitudes alimentaires : une alimentation équilibrée et une hydratation suffisante contribuent à maintenir une bonne lubrification vaginale.
- Utilisation d'huiles naturelles : des huiles comme l'huile de bourrache ou de coco sont reconnues pour leurs propriétés hydratantes et peuvent être utilisées en application locale.
Il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant d'adopter ces pratiques.
La sécheresse intime est souvent ressentie comme une fatalité par de nombreuses femmes. Pourtant, avec de bons gestes préventifs et des traitements adaptés, retrouver un confort intime est à la portée de chaque femme.
Les trois points clés à retenir sur la sécheresse intime :
- La ménopause est le principal facteur de la sécheresse intime. Toutefois, il n’est pas le seul, et toutes les femmes peuvent être confrontées à une sécheresse vaginale pour de multiples raisons : stress, hygiène inadaptée, excès d’exercice, etc... ;
- Une sécheresse intime n’est pas une fatalité : il existe de nombreux moyens de la contrer ;
- Sans traitement médicamenteux ou naturel, la sécheresse intime peut entraîner des complications tant sur le plan physique (infections) que psychologique (affection sur relations intimes avec le partenaire).