Le magnésium, un minéral ami du cœur
Ecrit par Paul Musset, Docteur en pharmacie | publié le | mis à jour le 15/04/2024
Nervosité, fatigue, spasmes musculaires... Et si vous manquiez de magnésium ? Parmi les sels minéraux essentiels au bon fonctionnement de notre organisme, le magnésium est dans le peloton de tête, participant à quelque 300 réactions métaboliques. Faisons plus ample connaissance avec ce minéral au grand cœur ?
Le magnésium, qu’est-ce que c’est ?
Le magnésium est un métal et un élément chimique (Mg). Il est très abondant sur notre planète puisqu’il vient en quatrième position après le fer, l’oxygène et le silicium. Son nom provient de celui d’une ville grecque, Magnesia, autour de laquelle on trouvait de nombreux gisements de magnésie (un minéral blanc constitué de carbonate de magnésium, que les sportifs mettent sur leurs paumes ou leurs pieds pour ne pas glisser).
C’est en 1618 qu’il attire l’attention dans la petite ville d’Epsom, en Angleterre, où des vaches refusent de boire l’eau d’un étang : son goût est trop amer ! Un chimiste anglais l’analyse en 1715 et y trouve du magnésium. Un demi-siècle plus tard, un autre savant, Humphry Davy, parvient à isoler du magnésium pur à partir de ce sel, par électrolyse. Le sel d’Epsom se trouve toujours dans le commerce comme source de magnésium en complément alimentaire.
Aujourd’hui, le magnésium est très utilisé dans l’industrie et la chimie. Très léger par rapport à d’autres métaux, il est par exemple employé dans l’aéronautique. Mais il a bien d’autres usages et propriétés, comme sous forme d’oxyde de magnésium, où sa résistance à de très hautes températures (plus de 2 000 °C) est appréciée. Il entre ainsi dans la composition de briques et de hauts-fourneaux.
Les principales fonctions du magnésium dans notre organisme
Le magnésium a un rôle essentiel dans le fonctionnement de notre corps, où il est présent en abondance, pour moitié dans le squelette et pour moitié dans les muscles et le reste de l’organisme. Il participe à plus de 300 réactions métaboliques. Ses fonctions les plus connues sont liées à la transmission de l’influx nerveux (messages diffusés par les neurones au moyen de neurotransmetteurs) et à la régulation de la contraction musculaire. Les ions calcium provoquent la contraction des cellules musculaires.
Le magnésium contrôle l’entrée et la sortie de ce calcium dans les cellules, ce qui permet aux fibres musculaires de se décontracter après l’effort. Lorsque l’on parle de muscles, il ne faut pas oublier que le cœur en est un très important, et il a été démontré qu’un taux suffisant de magnésium protège contre les maladies cardiovasculaires. Il aide aussi à maintenir une pression artérielle correcte, prévenant l’hypertension. Il augmente le taux de bon cholestérol dans le sang, ce qui contribue à éviter l’athérosclérose.
Il participe aussi à la régulation du taux de glucose dans le sang. On a découvert qu’une hypomagnésémie, c’est-à-dire un manque de magnésium, augmente la résistance à l’insuline, ce qui peut être une première étape vers le diabète. Le magnésium intervient également dans le métabolisme des lipides et dans bien d’autres réactions chimiques de notre corps.
Le saviez-vous ?
L’hémoglobine est une molécule présente dans le sang qui sert à transporter l’oxygène vers les organes. Sa structure est constituée d’un atome de magnésium entouré d’azote, de carbone, d’oxygène... Il se trouve que les plantes possèdent une molécule très importante quasiment identique, sauf qu’un atome de magnésium remplace l’atome de fer central. Il s’agit de la chlorophylle, ce pigment vert qui permet de réaliser la photosynthèse (fabrication de glucides et libération d’oxygène à partir du dioxyde de carbone, ou gaz carbonique, grâce à l’énergie lumineuse).
Les symptômes d’une carence en magnésium
Le taux de magnésium sanguin, autour de 1 %, n’est pas réellement représentatif de la quantité présente dans l’organisme. Aussi, une carence en magnésium est difficile à diagnostiquer par une prise de sang. Toutefois, quelques signes peuvent donner l’alerte :
- Nervosité, irritabilité, stress et anxiété exacerbés, voir déprime ;
- Troubles du sommeil, notamment lors de la phase d’endormissement ;
- Crampes musculaires, tremblements (paupières en particulier), fourmillements ;
- Spasmophilie (qui semble lié chez de nombreux patients à un déficit de magnésium dans les cellules) ;
- Nausées, étourdissements ;
- Battements cardiaques accélérés ou irréguliers.
Il faut noter que certains facteurs favorisent l’hypomagnésémie : toutes les maladies digestives comme la maladie de Crohn, la maladie cœliaque, le syndrome de malabsorption intestinale, les suites d’une chirurgie digestive... Mais aussi l’alcoolisme. Certains médicaments peuvent également diminuer l’absorption du magnésium : des diurétiques, certains antibiotiques, immunosuppresseurs ou contraceptifs oraux. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
Les effets bénéfiques du magnésium
Le magnésium a un effet préventif et protecteur plutôt que curatif, une fois les problèmes installés. Il agit souvent en synergie avec la vitamine B6.
- Il a un rôle protecteur contre les maladies cardiovasculaires.
- Il prévient l’apparition du diabète.
- Il lutte contre la formation de calculs rénaux.
- Il soulage les douleurs prémenstruelles et les migraines (maux provoqués dans les deux cas par des spasmes).
- Il évite les crampes et régule l’influx nerveux, notamment le syndrome des jambes sans repos chez la femme enceinte.
- Des études ont montré que les enfants TDAH (déficit de l’attention avec hyperactivité) manquent en majorité de magnésium.
- Il prévient l’ostéoporose en aidant à la fixation du calcium.
- Il contribue à réduire les douleurs en cas de fibromyalgie.
- Il réduit la nervosité et l’anxiété, ainsi que les crises de spasmophilie.
Les différentes formes de magnésium
Le magnésium se trouve sous forme de « sel », c’est-à-dire associé à d’autres éléments. Certaines formes sont meilleures que d’autres pour leur facilité d’assimilation, mais aussi pour la légèreté des effets secondaires (troubles du transit intestinal). En voici quelques-uns :
- Le citrate de magnésium est le plus « biodisponible », c’est-à-dire le mieux assimilé ;
- Le magnésium marin est particulièrement riche en élément magnésium, même si ce n’est pas la forme la plus assimilable ;
- Le lactate de magnésium est une forme très répandue dans le commerce. Son inconvénient est de contenir de l’acide lactique qui peut favoriser les courbatures ;
- Le glycérophosphate de magnésium est intéressant, car sa biodisponibilité est élevée et l’effet laxatif faible ;
- Il y a aussi le chlorure de magnésium, le gluconate de magnésium, le pidolate de magnésium, etc.
Il ne faut pas hésiter à tester plusieurs formes de magnésium pour trouver celle qui vous convient le mieux.
Des compléments alimentaires au magnésium pour protéger l’équilibre
Si vous pensez être en manque de magnésium, veillez à consommer davantage de céréales non raffinées, de graines, de légumineuses, de noix, de germes de blé, de levure de bière et même de chocolat noir...
Cocooncenter propose de nombreux compléments alimentaires au magnésium, soigneusement choisis pour leur efficacité et leur qualité. Comprimés, gélules, ampoules, magnésium associé ou non à des vitamines et à d’autres substances... De quoi faire profiter aux adultes comme aux enfants de tous les bienfaits du magnésium.
Le magnésium est un élément si abondant sur Terre qu’il serait dommage de souffrir d’une carence ! Une cure de magnésium quelques semaines avant l’hiver peut vous aider à garder votre sérénité, et à protéger le bon fonctionnement de votre organisme.
Les trois points clés à retenir sur le magnésium :
- Le magnésium est indispensable à tant de fonctions métaboliques qu’il faut veiller à un apport suffisant en toute saison pour préserver sa santé ;
- Choisir la juste dose et une forme bien assimilable permet de profiter au mieux de ses bienfaits : un enfant n’a pas besoin de la même quantité qu’une femme enceinte ou un sportif ;
- En cas d’insuffisance rénale, il peut être dangereux de prendre une supplémentation en magnésium sans avis médical. De même, il est préférable de le prendre à distance des antibiotiques et, d’une manière générale, de toujours parler à votre médecin si vous suivez un traitement.